mercredi 15 janvier 2020

ANNÉE 2020, L’ANNÉE DU BEAU



Nouvelle année, nouvelles perspectives d'avenir accompagnées du souffle de Janus qui porte un double regard sur le passé et le futur, Gardien.......
de la porte de la transition, toutes voiles sorties et emprises par la caresse du vent dans notre dos, l'invitation du mois de Janvier est donnée pour s'inscrire dans un futur désirable. Pour cela le voyage chez soi est incontournable, (re)découvrir le beau, dans la sobriété, (re)trouver son espace, sa temporalité, dans une société à (re)définir pour bâtir un vivre ensemble différent, fécond, ressourçant, lumineux, amoureux, mais aussi lucide, affirmé, solide, enraciné dans notre Mère Nourricière la Terre. 


Je vous laisse parcourir l'invitation au Voyage de Monsieur Charles Baudelaire qui n'est rien d'autre qu'une bouffée, un soupir, une envolée d'apaisement et de lumières.

L’Invitation au Voyage


(1857)

Mon enfant, ma sœur,
Songe à la douceur
D’aller là-bas vivre ensemble !
Aimer à loisir,
Aimer et mourir
Au pays qui te ressemble !
Les soleils mouillés
De ces ciels brouillés
Pour mon esprit ont les charmes
Si mystérieux
De tes traîtres yeux,
Brillant à travers leurs larmes.
Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
Des meubles luisants,
Polis par les ans,
Décoreraient notre chambre ;
Les plus rares fleurs
Mêlant leurs odeurs
Aux vagues senteurs de l’ambre,
Les riches plafonds,
Les miroirs profonds,
La splendeur orientale,
Tout y parlerait
À l’âme en secret
Sa douce langue natale.
Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
Vois sur ces canaux
Dormir ces vaisseaux
Dont l’humeur est vagabonde ;
C’est pour assouvir
Ton moindre désir
Qu’ils viennent du bout du monde.
Les soleils couchants
Revêtent les champs,
Les canaux, la ville entière,
D'hyacinthe et d’or ;
Le monde s’endort
Dans une chaude lumière.
Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.

Charles Baudelaire



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