Les années se suivent comme un cycle immuable, entre éclaircis, nuages, soleil, orages, le corps s'accorde comme un fil musical fragile, tendu entre soi et le Monde, entre joie, mélancolie, angoisses, sourires, l'esprit se positionne, se frayant un passage pour exister au milieu de ces incalculables informations quotidiennes, jetées en pâture à des animaux savants. Le Monde souffre de cette accélération humaine....
....qui demande sans cesse de hâter le pas pour ne pas chuter. Le Vivant est en alerte recherchant continuellement à s'adapter aux contraintes supplémentaires inventées pour nous autres, êtres humains prétendus savants et au sommet de la hiérarchie évolutionniste. Nous sommes dans l'incapacité de nous poser pour pouvoir résonner avec le flux de la Vie qui nous entoure. Et c'est en cela que le cycle est immuable car nous subissons le quotidien au lieu de l'écouter et de se laisser transformer. Nous répétons les mêmes erreurs que nos Anciens, arguant du fait que le progrès et le confort nous permettront une vie plus agréable avec moins de souffrances. Or l'Homme moderne a-t'il permis d'améliorer nos relations au monde, y-a t'il moins de guerres, moins de maladies, nous sentons nous plus écoutés, avons nous réellement déposé nos armures, qu'avons nous fait de bien aujourd'hui qui permette d'être ce constructeur de bienveillance.Le monde est visibilité, il se donne à voir à moi qui, voyant est aussi visible en son sein. La texture est commune, l'ouverture réciproque, la résonance permanente, nous ne cessons de naître l'un à l'autre, parlait Merleau-Ponty.
Le corps est à la fois ce qui se sent et ce qui peut être senti, il y a un enchevêtrement entre notre corps et l'environnement de tel manière qu'une main touchée devient touchante. Je suis entrelacé avec le monde comme les os et le musculaire, la peau et les tissus conjonctifs. Je ne suis pas extérieur à lui, mais forme avec lui l'existence qui me fait tenir dans ma verticalité et me permet de trouver l'horizontalité du regard.
Hartmut Rosa a écrit, "Pourquoi aimez vous la terre collée sur une tomate ? Parce qu'à travers elle, vous cherchez la connexion à la Nature dont la condition sociétale vous prive".
Le Vieux Sage, Lao Tseu introduisit au 6° siècle av Jc, la notion de Wu wei à travers le Tao qui pourrait se traduire comme l'écoute de la spontanéité des êtres. Il en est ainsi, le silence est d'une grande aide pour se laisser transporter par le Souffle. Se laisser traverser par la situation pour que notre corps se transforme et soit agissant. Sans avidité du vouloir qui dérive systématiquement vers l'autoritarisme du pouvoir qu'il soit étatique, parental, amical et autres....
C'est avec ces quelques lignes que je nous souhaite une année 2019 placée sous le signe du Souffle traversé et traversant, qu'il puisse nous donner la confiance et la force d'accueillir chaque situation afin qu'il nous transforme, qu'il nous rende auteurs de nos Vies au service du Monde, de Chacun, et.....
....de soi....
A la croisée des chemins....
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