cette synergie n'existerait pas, mais c'est ici que nous pouvons prendre conscience de cette respiration.
Or il est indéniable que le progrès aussi précieux qu'il soit, tend à rationaliser le temps et à obscurcir les éléments naturels qui animent la Vie, notre vie, tout au long des saisons.
Il est bien entendu ici, qu'il n'y a ni la place, ni l'intention d'ouvrir un procès contre l'Homme moderne mais plutôt de rappeler que la Vie est avant tout animée par les échanges relationnels avec son environnement, un va et vient alimenté par ses 5 sens.
Que l'on parle d'atomes, de molécules ou d'une structure plus complexe comme un
organisme vivant, chaque élément est nourri par des substances plus ou moins subtiles pour produire une énergie en résonance avec la
saisonnalité de son environnement proche.
Pour
cela l'homme est doté de récepteurs permettant de nourrir son corps d'informations précises, pour satisfaire un besoin spécifique.
Au 20ième siècle, dans les années 40, Abraham Maslow a établi une pyramide de 5 besoins mettant en avant la progression de l'Homme dans sa quête à la qualité de ses besoins, en commençant par les besoins physiologiques primaires et se terminant par l'accomplissement personnel. Si ce schéma peut faire sens à cette époque d'après guerre, en donnant une dynamique, un chemin vers la reconstruction personnelle, qu'en est-il aujourd'hui ?
A ce jour et au regard des expériences en cabinet, je me rends compte que les besoins physiologiques sont oubliés, l'Homme ne sait plus correctement se nourrir et la vibration de l'accomplissement personnel est quasi inexistante.
Un retour aux besoins primaires est sans doute indispensable, pour qui souhaite clarifier son esprit. Si l'Homme est capable, de part sa complexité, d'effectuer une multitude de fonctions, il peut lui être, à un moment donné, difficile de mobiliser continuellement ses ressources de manière équilibrée, pour répondre à des demandes de plus en plus nombreuses.
L'Homo sapiens, que nous sommes, serait victime de sa qualité première, la capacité à s'adapter !
Le toujours "plus" aboutirait à enrayer cette merveilleuse machine vivante provoquant un profond déséquilibre entre le corps et l'esprit, ne sachant plus écouter ce mal qui le ronge intérieurement et qui n'est autre que la porte de sa guérison.
Finalement c'est un retour aux choses simples que propose la médecine traditionnelle chinoise, pour (re)trouver le fin chemin qui mène à la santé.
C'est lors des intersaisons, appartenant au monde de la Rate, que chacun peut se reconnecter à l'essentiel, la Terre.
Pour cela nous avons 4 intersaisons qui s’intercalent et que l'on peut considérer comme des ponts permettant la transition entre l'automne et l'hiver - l'hiver et le printemps - le printemps et l'été - l'été et l'automne.
Cette courte traversée d'environ 18 jours permet de renforcer le Qi et d'apaiser le Yi de la Rate pour préparer le corps et l'esprit à rentrer dans une nouvelle saisonnalité.
En MTC, la Rate est la mère nourricière qui tire ses substances de la Terre. Pour cela une alimentation spécifique peut être mise en place accompagnée de respirations, de pensées et d'images douces pour aider cet élément Terre à se reconstituer.
Il est bien sûr possible de réaliser une telle synergie en dehors de cette période. Ceci dit, énergétiquement, nous avons une fenêtre propice donnant directement accès à cet organe.
C'est le rôle de la Rate/Estomac d'accueillir, de réguler, la matière Yin par le métabolisme alimentaire et le transport de l'énergie nutritive, mais aussi la partie plus éthérée et Yang que constitue la pensée.
Autant dire qu'à notre époque la Rate effectue un travail très intense nécessitant, régulièrement, une prise en charge permettant de libérer notre organisme d'une alimentation aléatoire et/ou d'une surconsommation de pensées.
Il est d'autant plus important, de prendre en compte l'alimentation et la pensée lors de l'intersaison, que l'Homme s'il est nourri par les substances délivrées par la Terre, l'est aussi par ses réflexions.
Une alimentation appropriée, une respiration et des marches en consciences, des lectures ou des films libérant la pensée, vont permettre pendant ces 4 intersaisons, de renforcer l'équilibre Yin-Yang dont dépend notre santé physique et psychique.
Aussi pour accéder à l'épanouissement personnel d'Abraham MASLOW, encore faudrait-il ne pas oublier la base essentielle de la Vie, une respiration harmonieuse entre l'alimentation et nos pensées.
Le Dr primatologue Jane GOODALL, a écrit un livre engagé portant pour titre, "Nous sommes ce que nous mangeons" à travers lequel elle livre un récit critique sur les méfaits du toujours "plus". Je rajouterai, pour finaliser cet article sur le monde de la Rate, que nous sommes aussi ce que nous pensons.
Le lien entre la nourriture et la pensée ou la pensée et la nourriture apparaît avec clarté lorsque l'on s'autorise à faire une pause pour quitter le tumulte du quotidien!
L'intersaison de la Rate est ainsi un espace temps précieux, permettant à la fois une désadaptation de la saison passée et une adaptation à la saison future.
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A lire aussi :
L'automne, le souffle du poumon
L'hiver, le repos du guerrier intérieur
le printemps chinois, petits maux et grands mots
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